Portfolio Type: nouvelles

De si précieux souvenirs

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Dorian ne supporte plus Noël.

Rien ne lui tape plus sur les nerfs que les chants qui passent en boucle et les décorations qui fleurissent de plus en plus tôt.

Tout le contraire de sa sœur Isabel, qui incarnerait presque à elle seule l’esprit des fêtes.

Mais Noël, ce n’est pas que le temps des guirlandes et des chansons. C’est aussi celui de l’amour et de la famille. Des souvenirs et des rencontres.

Et à l’approche des fêtes cette année, le Père Noël pourrait bien avoir quelques surprises dans sa hotte… pour Dorian, comme pour Isabel.

Format : Novella
Style : 
Romance décalée de Noël
Parution : 22 Décembre 2018

Découvrir le début du premier chapitre – Dorian

– 15 Novembre –

Bientôt, les guirlandes seront mises en vente à la même période que les maillots de bain.

Chaque année, j’ai l’impression que Noël grignote un peu plus de temps pour lui, tirant la couverture pour effacer les autres « fêtes » qui l’entourent. Je me rappelle pourtant de saisons bien définies, à cette époque où Noël ne m’inspirait pas des sentiments aussi moroses et où découvrir les vitrines décorées des grands magasins éclairait encore ma journée. Je garde le souvenir d’interminables trajets pour me rendre à Paris, emberlificoté dans une doudoune énorme et une cagoule qui me démangeait toujours, mes gants pendant de mes manches au bout d’un brin de laine pour ne pas perdre la dixième paire de l’hiver. En face de moi, Isabel dévorait tout ce qui nous entourait du regard, les joues rougies par la chaleur du wagon bondé et la jupe toujours coincée dans son collant.

Pour elle, la ferveur de Noël ne s’est jamais dissipée. Je crois que si elle pouvait, elle ne décrocherait jamais ses décorations et vivrait toute l’année avec son sapin.

Fraîchement débarqués de notre train de banlieue, les bambins que nous étions finissaient toujours par atteindre le Saint Graal de notre enfance : les gigantesques vitrines des grands boulevards, décorées pour l’occasion. Oubliées, les rues grouillant de monde, le genou éraflé sur le marchepied du bus et les broutilles pour lesquelles nous nous chamaillions toujours. À cet instant n’existaient plus que les incroyables marionnettes de ces scènes féeriques, les flocons de neige et les nuages de coton, les mille histoires que nous nous inventions devant les parterres de fleurs de papier, les ailes des angelots et les oursons merveilleux. Nous voulions tout voir, tout entendre, tout découvrir, pour graver des souvenirs impérissables dont nous n’avions pas même conscience.

Sur le trajet du retour, nous partagions nos plus grands coups de cœur avec nos parents – le lapin Sherlock Holmes pour Isabel, la licorne psychédélique pour moi – en nous imaginant déjà grands créateurs de trésors pour reproduire à l’infini ces scènes éblouissantes.

À cet âge, nous ne voyions pas les fils des automates, les disputes des autres parents, les leurres pour appâter la foule et la pousser à dévaliser les rayons. Noël ne rimait pas avec dépenses, excès ou solitude.

Cette année encore ne fait pas exception ; à peine le 15 Novembre, et déjà les rayons du supermarché débordent de boules et de guirlandes, d’une myriade de papiers cadeaux multicolores, et de milliers de variantes de chocolats. Bientôt, ma boîte mail sera envahie de promotions et rappels en tout genre… comme s’il m’était possible d’oublier Noël.

Découvrir le début du deuxième chapitre – Isabel

– 15 Novembre –

Enfin, les guirlandes sont en vente ! Chaque année, mes réserves de décorations s’agrandissent, envahissant un peu plus mes placards. Je n’y peux rien : même si j’essaie de me contrôler, je finis toujours par craquer devant de nouvelles créations. Malgré mon faible pour les boules en verre, j’évite de trop en accumuler. Musset s’est chargé de se débarrasser de ma première collection en sautant dans le carton où je l’avais rangée, l’année dernière… Maintenant, je ne m’autorise plus qu’à en prendre une seule par an et m’assure de les ranger en hauteur, hors de portée du chat des enfers qu’est celui de mon frère.

J’ai donc été obligée de me rabattre sur des choses moins fragiles, rassemblant avec plaisir guirlandes, bibelots en bois et autocollants. Mon intérieur ferait pâlir d’envie le Pôle Nord, et nous ne sommes même pas en Décembre. Mais il n’y a pas de date pour se faire plaisir !

À l’approche des fêtes, j’entame le même rituel que tous les ans. Du fond de mes placards surgissent les boîtes et les emballages d’où je tire un à un les rubans, les étoiles, les sapins et les personnages. Alors débute un véritable travail d’orfèvre ; je ne veux rien oublier ! Les flocons et la fausse neige recouvrent mes vitres. Tringles à rideau, étagères et comptoirs se recouvrent de feuillages et d’ornements. Dans le salon se dresse un sapin dont l’odeur embaume toute ma maison. Pendant des heures, je décore et j’ajuste. Touche par touche, l’esprit de Noël envahit les pièces, et mon cœur. Puis j’apporte le bouquet final : j’accroche une magnifique couronne de houx sur ma porte d’entrée.

Tout ça n’est que la première étape d’une longue série, un rituel qui s’étendra à tout le mois de Décembre, jusqu’aux premiers jours de Janvier. Alors seulement, Noël quittera la piste, cédant la place aux nouvelles résolutions, à ces journées emplies d’une ferveur nouvelle, celle des grandes décisions et des petites infractions qu’on s’autorise encore un peu, après les fêtes. Même si je n’aime pas penser à cette période où je devrai remettre au placard mes petits plaisirs coupables – chocolats, films de Noël et chansons mièvres – je sais que je pourrai encore me pelotonner dans ces plaids moelleux que j’adore, me gaver de chocolat chaud et me perdre des heures à tricoter au chaud. L’hiver continue au-delà de Noël et m’offre toujours une bonne excuse pour continuer de m’adonner à ces moments si précieux.

Une fois l’étoile posée au sommet du sapin, je me recule de quelques pas pour observer mon œuvre. Tout est parfait ! Les épaisses guirlandes rouge, vert et or l’entourent telles des écharpes étincelantes, des boules multicolores encombrent chaque branche, les faisant ployer sous leur poids. De petits personnages répondent aux étoiles, aux minuscules chaussettes et autres petits paquets cadeaux. Enfin, j’ai réparti une guirlande lumineuse dont les loupiotes brillent d’une lueur chaleureuse.

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Le cygne et l’albatros

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De la corne du Kirin aux ailes du Fenchuang« Lorsque Lawrence, officier renommé de l’empire de Britannia, s’écrase en pleine exploration, il croit sa dernière heure venue. Pourtant, il s’éveille à nouveau. Recueilli par Hansa, une habitante discrète de ce recoin perdu au cœur des reliefs de l’Inde, il découvre une vie qu’il n’aurait jamais imaginée. »

Format : Nouvelle (eBook)
Style :
Fantastique, Steampunk
Editeur : Éditions Voy’El
Parution : 29 juin 2015

« Le cygne et l’albatros » est une nouvelle écrite pour l’appel à texte « Bestiaire Asiatique » des Éditions Voy’El. Cette anthologie, dirigée par A.S. Bora et Cécile Duquenne, regroupe une série de nouvelles inspirées de plusieurs créatures du folklore asiatique, dans son ensemble, sous le nom « De la Corne du Kirin aux ailes du Fenghuang » .

Extrait du Cygne et l’Albatros

Nichée au cœur de la forêt dense, la cabane donnait sur une clairière gorgée d’eau. S’il relevait la tête, Lawrence pouvait discerner le sommet des montagnes qui avaient provoqué sa chute. Une longue cascade dégringolait contre le flanc de pierre, pour retomber au pied de la rizière.La lune se reflétait dans l’eau noire, disparaissant parfois dans les sillons profonds. Elle enveloppait le paysage de son éclat laiteux, et la brume légère auréolant le tout donna l’impression à Lawrence de se tenir debout au milieu d’un rêve. Ou peut-être d’un cauchemar.Un frisson désagréable lui parcourut l’échine, un doigt glacé caressant sa peau brûlante. Lawrence repensa aux légendes contant la beauté des portes de la mort. Il s’attendait à voir à tout instant la barque d’un Passeur remonter les eaux troubles.

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Dans les bras d’Orion

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« Marcus Copper est botaniste sur une cité errante, perdue au cœur de l’espace. Hippolyte, un dandy qui continue à vivre comme il l’a toujours fait au sein de la station déchue, vient le voir dans sa serre. Alarmé par une mélodie étrange qu’Hippolyte ne semble pas entendre, Marcus l’entraîne chez lui. »

Format : Nouvelle (eBook)
Style :
Steampunk
Éditeur :  Éditions Voy’El
Parution : 15 décembre 2014

« Dans les bras d’Orion » fut une nouvelle partagée avec vous pendant six mois, par épisodes, lors de l’émission de radio de l’association Event Yaoi : La Voix Lactée. Désormais, les épisodes sont devenus une seule et même nouvelle, parue aux Éditions Voy’El, dans l’anthologie « A voile et à vapeur ».

Lire le 1er épisode

Vous pouvez retrouver ci-dessous l’ancien premier épisode. Bonne lecture !

Episode 1~

D’une main légère, il flatta la longueur de la tige, puis pris les pétales en coupe entre ses doigts, coinçant la fleur au creux de sa paume. Il l’admira un instant avant d’y porter son nez pour inspirer son parfum avec délectation. Marcus Copper aimait toutes les plantes qui envahissaient le jardin d’hiver et il traitait chacune d’elle comme si elle était unique. Grâce à ce secret, il avait réussi à maintenir le magnifique écosystème qui envahissait désormais l’est de la ville. Le jeune botaniste demeura accroupi un moment, immobile au cœur de son petit monde. Le geste l’emplissait d’une sensation de quiétude et d’euphorie mêlées. Il se sentait à sa place, comme si ses émotions s’apaisaient enfin.

L’air était chargé du parfum des fleurs exotiques recueillies à l’abri du bâtiment. Les couleurs se mélangeaient pour créer un tableau sans cesse renouvelé. Le silence n’était brisé que par les craquements légers de la cité qui voguait au gré des courants astraux. Marcus se releva à regret et rejoignit l’une des larges baies vitrées de la serre pour y coller son front. Son contact était gelé, le verre lui donnait l’impression de mordiller sa peau tiède. Pourtant le spectacle qui s’offrait à lui était si grandiose qu’il voulait l’observer au plus près.
À perte de vue s’étirait le néant, saupoudré simplement d’étincelles vives et chatoyantes. Les étoiles se rappelaient à lui en constellant le noir de l’univers. Depuis combien de temps l’ancienne acropole dérivait-elle au cœur de l’espace ? Il n’arrivait pas à se souvenir quand tout cela avait commencé et ce fait étrange ne semblait pas perturber non plus ses habitants, qui continuaient à vaquer à leurs occupations.

Marcus frotta ses mains d’un air distrait, en chassant la poussière des parterres de fleurs. Il rajusta son col et vérifia au passage que sa lavallière ne s’était pas dénouée. Si on tolérait l’excentricité d’une ville volante, il n’en allait pas de même pour les tenues débraillées.

Tandis qu’il se lavait les mains consciencieusement, un souffle effleura sa nuque. Ce n’était pas la première fois qu’il était confronté à ce phénomène, il s’immobilisa. Il aurait juré ressentir la chaleur d’une bouche contre sa peau. L’impression le troublait toujours autant. Ici, une main frôlait son flanc avec douceur. Là, un corps venait se presser au sien. Marcus fit volte-face, prêt à se retrouver confronté à un intrus. Décontenancé face à la pièce déserte qui s’offrait à lui, il ordonna au silence d’un ton calme :

— Montrez-vous, je sais que vous êtes là !

Il savait qu’il n’y avait aucune raison d’avoir peur. Personne ne pouvait lui faire de mal dans cette cité perdue, il en était certain. Au bout de quelques secondes, un mouvement attira son regard et il s’avança de quelques pas. L’auteur du méfait se trouvait juste derrière un bosquet de bougainvilliers. Leur couleur chatoyante rendait l’aspect de l’homme plus diaphane encore. Ses cheveux étaient pâles, son regard presque noir. Il était semblable à tous les autres résidents de la ville.

— Encore vous ? questionna Marcus, un sourire dans la voix.
— Je vous avais promis que je reviendrais, répondit l’homme en portant la main à son couvre-chef.

Hippolyte Kardec était toujours tiré à quatre épingles. Son costume avait été taillé sur-mesure, un frac sombre sur une chemise immaculée. Il portait un lys à la boutonnière, Marcus n’avait pu qu’en être touché. Les deux hommes s’observèrent un instant sans bouger, jusqu’à ce que l’un d’eux daigne faire le premier geste. C’était à chaque fois Hippolyte qui prenait les devants, Marcus se sentait en permanence un peu bloqué par ces codes relationnels qu’il ne maîtrisait pas vraiment. Il connaissait bien mieux ses fleurs que le cœur des hommes.

Quelques pas terminèrent de les rapprocher, Hippolyte déposa ses lèvres contre celles du botaniste. Son baiser était frais et vaporeux, comme toujours. C’était comme embrasser une brise d’automne. Marcus soupira de cette comparaison idiote et rompit leur étreinte.

— Nous ne devrions pas faire cela ici, gronda-t-il en tâchant d’avoir l’air sérieux.
— Vous savez que vous y prenez tout autant de plaisir que moi, souffla Hippolyte avant de s’écarter à son tour.

Sa démarche était élégante, il prenait appui régulièrement sur une canne au pommeau d’argent et se déplaçait pourtant sans un bruit. Marcus lui emboîta le pas, jugeant bon de rajuster à nouveau son col. Il était persuadé que chaque passant saurait lire sur son visage la cajolerie à laquelle il s’était laissé aller.

Les rues étaient désertes à cette heure tardive. En levant les yeux, il put retrouver le clair-obscur étrange qui l’avait marqué un peu plus tôt. Il ne se lassait pas des nuits que lui offrait l’univers, même si elles étaient toujours semblables. Il pointa finalement le ciel et commenta d’une voix grave :

— Je crois que je ne me fatiguerai jamais d’un tel spectacle.
— Heureusement, n’est-ce pas ? Puisque c’est le seul qui s’offre à nous désormais, plaisanta Hippolyte d’une voix un peu cassante.

Marcus n’appréciait pas l’humour noir de son compagnon. Il préférait largement s’accommoder de son sort, plutôt que remettre en cause ce mauvais tour que leur avait joué le destin. Alors qu’il allait lui répondre, une mélodie angoissante se fit entendre. Désaccordée, elle lui torturait l’oreille et lui égratignait le cœur. Mais ce qui l’effrayait le plus, c’était qu’Hippolyte ne semblait pas l’entendre.

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1888

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« Entre Jack et sa montre à gousset, c’est une vieille histoire d’amour : la délicate pièce d’horlogerie est une fidèle amie et il ne faudrait pas qu’il lui arrive malheur. Mais les rues de Londres, en cette fin de dix-neuvième siècle, sont quelquefois mal fréquentées. Et ce ne sont pas les victimes de Jack qui vous diront le contraire. Nuit après nuit, alors que la célébrité n’a pas encore frappé à la porte, Jack écume les ruelles sombres pour assouvir sa soif de sang. Mais cette soif lui appartient-elle vraiment ? »

Format : Nouvelle (eBook)
Style : Fantastique, Steampunk, Gothiqueries Victoriennes
Éditeur : Éditions Walrus, collection Micro
Parution : 17 octobre 2013

Extrait de 1888

Extrait à venir

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Où danse l’onde

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« Si les vagues viennent mourir au pied de ce carrefour, Yoite s’y rend pour ses propres raisons, tous les matins. À chaque éveil de l’astre imperturbable, le jeune homme effectue son étrange pèlerinage. Ash, son compagnon, comprendra-t-il ce qui mène ses pas à ce même endroit, depuis maintenant trois ans ? »

Format : Nouvelle (eBook)
Style : Drame, Romance
Parution : 29 juillet 2012

Extrait de Où danse l’onde

La baie était presque déserte en ce début de journée. Yoite aimait venir à cet endroit au petit matin, pour observer la plage en contrebas. La ville s’arrêtait ici, juste au bord du vide. On pouvait se promener tout au bord, sur les planches qui parcouraient la digue à bord de falaise. C’était un endroit calme aux premières heures du jour, puis beaucoup de monde venait y flâner d’un bout à l’autre pendant la journée, comme le chemin traçait une ligne presque parfaite entre le centre-ville et les plages les plus populaires.

Pourtant c’était à cet endroit précis qu’il revenait toujours. Ni au début du passage, au milieu des magasins et des restaurants, ni à sa fin, au pied du sable et des cafés. Ici, l’avenue se terminait pour se transformer en deux rues plus petites, qui bifurquaient ensuite, chacune vers sa nouvelle destination. Yoite se tenait près d’un parterre de fleurs chatoyantes, son appareil photographique à la main.

Tout était si tranquille.

Face à lui, l’océan se déchaînait sans bruit. Il regardait les vagues rouler et repousser sur le littoral l’écume et ses quelques algues. Il n’y avait encore personne pour se baigner à cette heure et c’était une bonne chose tant la mer était agitée. Elle aurait sûrement fait le bonheur d’un surfeur, toutefois. Il aimait cette sensation de solitude, au bord de cet horizon sans fin. Le soleil caressait les flots et les teintaient d’une couleur chaude. Il aimait penser qu’on pouvait y voir danser l’onde.

Il prit un premier cliché. Il était bien plus simple de venir faire ses photos le matin, pour éviter de gâcher de la pellicule à chaque fois que quelqu’un passait devant son objectif sans s’en rendre compte. Il jeta un coup d’œil à un couple qui riait en traversant la rue, un instant inquiet qu’il ne vienne prendre place dans son champ de vision, contre la balustrade. Son regard s’attarda sur leurs lèvres qui s’agitaient sans cesse et il devina qu’ils devaient être en grande conversation. Après un instant à observer l’aurore qui mourait sous leurs yeux, ils s’éloignèrent.

(…)

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Les avis

★ « Ce sont les mots et la fluidité du ton qui m’ont happée ici car j’avais l’impression qu’ils coulaient au rythme de la houle sous les pieds du jeune photographe, mais j’ai aussi été touchée par l’intensité des émotions de ce couple et par la tendresse qui se dégageait de leur relation ! » (Amazon)

L’odeur des roses

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« Il a grandi pour son art et s’est perdu en chemin.
Lorsque l’amour lui tend enfin la main, il apprendra à peindre l’odeur des roses.
 »

 

Format : Nouvelle (eBook)
Style :
Drame
Parution : 22 juillet 2012

Extrait de l’Odeur des Roses

Et de sa vie gâchée, il ne peint que les restes. Un ton sur ton macabre d’espoirs brisés et d’amours perdus. 

Il y a quelques années, trois ou six, peu lui importe désormais, il était encore persuadé que le monde allait finir par lui sourire et qu’éventuellement on découvrirait non seulement son talent mais aussi sa personnalité, le modeste génie derrière ses quelques toiles.

Comme beaucoup d’autres avant lui, il était écœuré de voir combien le milieu préférait les artistes disparus à tous ces jeunes peintres qui se battaient pour subvenir à leurs besoins, créer, et tenter de leur mieux de ne pas mourir à leur tour. L’exercice lui avait semblé périlleux au début, puis de plus en plus délicat à force de refus plus ou moins motivés, et d’occasions manquées surtout. Il semblait qu’il arrivait toujours lorsque les galeries venaient juste de prendre un dernier artiste sous leur aile, alors que les agents avaient à l’instant signé leur dernier contrat, ou quand le dernier collectionneur de ce style si rare venait, une minute auparavant, de quitter le pays.

Bon gré mal gré, il avait fréquenté ses cours d’art en pointillé, toujours bien plus attiré par la pratique que par la théorie. Il passait plus de temps à fricoter avec les modèles qu’à les peindre. Il aimait rencontrer ces beaux hommes qui n’éprouvaient aucune honte à se montrer nus devant des dizaines de personnes, adorait s’en approcher pour les contempler et les connaître, les séduire pour enfin les ramener dans ses filets. Pour lui, c’était aussi de l’art. Le rapprochement du corps et de l’esprit. Celui du modèle et le sien, bien sûr. Il aimait prétendre qu’il n’y avait qu’ainsi qu’il pouvait entrer en osmose avec ses muses, mais il avait fini par se perdre en chemin.

Armé de son diplôme et de quelques toiles, il avait espéré conquérir les musées et les galeries de la ville ou même du pays. Il avait rapidement déchanté, réalisant que bien peu de monde était prêt à embaucher un illustre inconnu. Il était loin d’être le seul artiste à débarquer ainsi, fraîchement émoulu de sa prestigieuse école, et face aux hordes de barbouilleurs qui lui faisaient concurrence ou gagnaient parfois même les faveurs des pinacothèques alors que leurs œuvres étaient bien inférieures aux siennes, il avait rapidement baissé les bras.

Combien d’entre eux se voyaient obligés de se rabattre sur des petits boulots miteux ou de vagues compromis ? Il se posait encore la question, bien des années après.

(…)

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Les avis

★ « Des alexandrins délicieux se glissent au cœur de ce texte poétique et joliment narratif. »
★ « Un mélange subtil de modernisme et de vintage qui apporte à son récit une douceur qui pour moi se rapproche de la poésie. »

Bloody Surprise

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« Il aura mis des siècles à trouver l’élue, mais ce soir un vampire dantesque et élégant a enfin choisi sa victime. Sera-t-elle prête à passer l’éternité près de lui ? »

Format : Nouvelle (eBook)
Style :
 Fantastique
Parution : 3 juillet 2012

Extrait de Bloody Surprise

— Vous la voulez saignante ?

Non, sanglante. C’est la première chose que j’ai eu envie de lui répondre. Puis je me suis dit que non seulement cette pauvre serveuse sous-payée  au brushing loupé et à la tenue douteuse n’y était pour rien, mais qu’en plus elle ne comprendrait certainement pas ce genre d’humour. Pas à vingt-trois heures trente, et surtout pas à quelques minutes de la fin de son service.

J’ai enfilé mon plus beau sourire affable, mais sans montrer les dents. Il y en a qui évitent parce que ça ne leur va pas, d’autres parce qu’ils veulent avoir l’air cool. C’est à la mode de ne pas aimer sourire, après tout. Moi, c’est pour tout autre chose. Mais chaque chose en son temps. Mon plus beau, donc, avec les yeux plissés, comme quand on a l’air gentil.

— Oui, saignante ça ira très bien.

Elle est repartie avec un air poli, de circonstance, peu convaincant et pas très étudié. Pas assez pour être crédible, en tout cas. Ce n’est pas vraiment grave, ce n’est pas elle qui m’intéresse.

J’ai parcouru la salle du regard pensivement, perdu entre les quelques voix lointaines de mon esprit et celles, plus présentes des quelques clients restant à cette heure. Une vieille dame qui n’a pas voulu enlever son chapeau usé, et qui refile en douce son bacon à un chien pas plus gros que ma main. Un étudiant en perte de vitesse qui profite des ristournes que veulent bien lui accorder les serveuses sur les quelques plats qu’il faut écouler avant la fin de la soirée. Un couple qui ne se parle plus vraiment, et qui se regarde encore moins, l’une scotchée à son portable tandis que l’autre se cure le nez en regardant par la fenêtre.

La vie humaine est fabuleuse.

Je n’ai pas toujours été aussi cynique, mais la façon qu’ont mes anciens concitoyens de tenter par tous les moyens de rentrer dans le moule m’hérisse le poil depuis longtemps. Parce qu’il ne faut pas être seul au-delà de ses vingt cinq ans, parce qu’être célibataire c’est devenir la risée de son cercle d’amis, la honte de sa famille même.

« Sainte Catherine, aide-moi. Ne me laisse pas mourir célibataire. Un mari, sainte Catherine, un bon, sainte Catherine ; mais plutôt un que pas du tout » C’est véridique.  A croire que la prière à la fameuse sainte pourrait encore être appliquée à la plupart du bétail qui m’entoure. « Plutôt un que pas du tout. » N’importe qui, n’importe quand. Mais surtout, surtout… Ne pas être seul.

Mon regard revient nonchalamment à l’étudiant en train de dévorer une part de tarte aux fraises, les yeux si ronds qu’on dirait qu’ils vont finir par lui glisser des orbites pour aller rejoindre les fruits appétissants. Je me demande s’il sait que pour certains, ce serait un spectacle des plus excitants. Il est plutôt beau garçon, des cheveux blond cendré qui retombent en paquet sur des yeux marron. Mais sale, grands dieux ! Quelqu’un devrait vraiment montrer le chemin de la douche à ce jeune homme, je pense pouvoir affirmer sans aucun doute possible à la vue de son apparence qu’il a dû l’oublier !

Ma fantastique serveuse amène enfin mon entrecôte saignante. Un jour, c’est promis, je travaillerai sur mon sarcasme et j’arriverai à reconnaître à chacun les qualités qu’il mérite. Par exemple, elle n’a pas renversé mon assiette ! Je crois que c’est là le plus bel exploit de la soirée.

(A suivre)

Les avis

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